Introduction
LRM (Library reference model) est un modèle de référence conceptuel [1] élaboré par l’IFLA. Ce modèle entité – relation décrit et structure les métadonnées bibliographiques afin d’intégrer au mieux l’environnement des Linked Data (Web de données).
Il s’agit de la consolidation des modèles conceptuels développés séparément : FRBR (Functional Requirements for Bibliographic Records), FRAD (Functional Requirements for Authority Data), FRSAD (Functional Requirements for Subject Authority Data). Cette consolidation permet un modèle unique pour le traitement des ressources et la gestion des autorités, et lisse les incohérences entres les trois modèles précédemment distincts. Il intègre en outre la modélisation des agrégats (ouvrages regroupant plusieurs oeuvres) et des ressources continues.
Les entités, attributs et relations qui sont définis dans le modèle sont choisis dans le but de permettre à un système d’information fondé sur ce modèle d’accomplir les tâches pour des groupes d’utilisateurs divers, tels les étudiants, chercheurs, et n’importe quel utilisateur final, mais aussi le staff des bibliothèques, les éditeurs, distributeurs, vendeurs…
Les tâches utilisateurs
- Trouver : Rechercher tout critère pertinent afin de rassembler des informations sur une ou plusieurs ressources présentant un intérêt
- Identifier : Comprendre clairement la nature des ressources trouvées et faire la distinction entre des ressources similaires
- Sélectionner : Déterminer l’adaptation de la ressource trouvée et choisir (en acceptant ou rejetant) des ressources spécifiques
- Obtenir : Accéder au contenu de la ressource
- Naviguer : Découvrir des ressources en utilisant les relations qui existent elles et les situer dans un contexte
Les tâches énoncées ci-dessus sont formulées du point de vue de l’utilisateur final. Quant au terme «ressource», il est, ici, utilisé dans un sens très large et recouvre n’importe laquelle des entités définies dans le modèle.
Les entités
Une entité est une classe ou une catégorie abstraite d’objets conceptuels. Les entités servent de domaine et de codomaine aux relations que le modèle fait ressortir.
Nous connaissons déjà la plupart de ces concepts, l’attention sera donc portée sur les nouvelles entités « Res », « Nomen », « Lieu » et « temps ».
Tableau hiérarchique des entités
- LRM-E1Res : Toute entité présente dans l’univers du discours
- LRM-E2 Œuvre
- LRM-E3 Expression
- LRM-E4 Manifestation
- LRM-E5 Item
- LRM-E6 Agent : Entité à même d’exercer des relations de responsabilité sur des œuvres, des expressions, des manifestations ou des items (superclasse de Personne et de Groupe)
- LRM-E7 Personne : Individu
- LRM-E8 Groupe : Ensemble ou organisation de personnes utilisant un nom particulier et agissant comme une unité (comporte les types Famille et Collectivité)
- LRM-E9 Nomen : Tout signe ou combinaison de signes permettant de faire référence à une entité (comporte le type Identifiant)
- LRM-E10 Lieu : Portion d’espace déterminée
- LRM-E11 Laps de temps : Plage temporelle ayant un début, une fin et une durée
Le modèle structure les entités avec des relations hiérarchiques (superclasses). Toute instance d’une entité sous-classe est également une instance de la superclasse. Cela permet de simplifier le modèle et d’éviter les répétitions d’attributs et de relations une fois définis.
Par exemple : l’entité personne est une sous-classe de l’entité agent (la personne est un agent), toute relation ou attribut qui s’applique à l’entité agent s’applique donc également à l’entité personne. L’inverse n’est pas vrai.
Les attributs
Des attributs, ou des propriétés, sont définis pour chaque entité et servent à en définir plus précisément le champ d’application.
Par exemple, des attributs de l’entité Manifestation sont la catégorie de support ou le nombre de volumes ; des attributs de l’entité Item sont sa localisation ou les droits d’utilisation qui lui sont appliqués ; des attributs de l’entité Agent sont la langue qu’il utilise dans la création d’une expression, ou sa profession (pour l’entité Personne)…
Prenons comme exemple les attributs de l’entité Agent :
- LRM-E6 Agent
- LRM-E6-A1 Informations de contact
- LRM-E6-A2 Champs d’activité
- LRM-E6-A3 Langue
Les relations
Les relations entre Oeuvres, Expressions, Manifestations et Items sont au centre du modèle, elles sont considérées comme obligatoires. On encourage également d’autres relations, par exemple entre agents, ou toute autre relation qui permette d’augmenter les possibilités de découverte pour l’utilisateur final.
Les différents types de relations sont les relations centrales, d’appellation, de responsabilité, de sujet, de lieu et de laps de temps. La plupart sont modélisées ci-dessous.
Modélisations
Relations entre Oeuvre, Expression, Manifestation, Item
Relations centrales
Relations entre Agents et Oeuvre, Expressions, Manifestations et Items
Relations de responsabilité
Relations de sujet et d’appellation
Relations entre agents
Entités[2]
L’entité Res
L’entité Lieu
L’entité Laps de temps
L’entité Nomen
Exemples de cas d’utilisation
Toute une série de cas d’usage du modèle sont développés dans le chapitre 6 du modèle IFLA-LRM
LRM et RDA
Le code de catalogage RDA étant fondé au départ sur la modélisation FRBR, il va de soi que l’apparition du modèle FRBR-LRM implique des changements au niveau de RDA . Le Toolkit RDA et RDA-FR sont conformes au modèle IFLA-LRM.
[1] Modèle conceptuel : représentation abstraite et schématique d’une activité ↑
[2] Schémas repris du support de formation Transition bibliographique : « Modéliser l’information bibliographique. Les modèles conceptuels de l’IFLA : FRBR et LRM » ↑
Pour aller plus loin…
IFLA LRM Un modèle conceptuel pour l’information bibliographique (en français)
IFLA Library Reference Model (en anglais)
Présentation du Modèle de Référence pour les Bibliothèques FRBR (IFLA, 2015)
Voir les supports de formation de la Library of Congress : Preparing for the New RDA: RDA Toolkit Restructure and Redesign Project (3R Project) – What is IFLA/LRM?
Voir aussi le support de formation Transition bibliographique : Modéliser l’information bibliographique. Les modèles conceptuels de l’IFLA : FRBR et LRM.